Programme d’Appui à la Démocratie Participative (PADEP)
Depuis novembre 2012, l’ONG SOS-Civisme-Niger conduit un Programme d’Appui à la Démocratie Participative (PADEP), grâce au soutien financier du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD- Terre Solidaire).
L’objectif global du programme est de consolider la démocratie locale à travers la mise en œuvre d’initiatives et d’approches innovantes visant l’implication effective des citoyens dans la gestion des affaires locales.
De façon spécifique, le PADEP vise les objectifs suivants : (i) expérimenter une approche novatrice de participation concrète des citoyens dans les actions de développement communal à travers l’appui à la mise en place et le renforcement des capacités des cadres de concertation au niveau des villages et des quartiers, (ii) accompagner les élus locaux dans l’accomplissement de leur obligation de rendre compte aux citoyens de la gestion des affaires locales, (iii) créer un espace public de débat citoyen sur les problèmes quotidiens de gouvernance locale, (iv) renforcer le contrôle citoyen de l’action publique au niveau local, en tant que démarche critique et constructive de collaboration entre les élus locaux et les communautés pour l’intérêt général.
Au sens du programme de SOS-Civisme-Niger, la notion “d’affaires locales“ comprend : (i) l’éducation de base; (ii) les soins de santé primaire; (iii) l’élevage; (iv) l’agriculture; (v) l’hygiène et l’assainissement; (vi) l’accès à l’eau potable (forages, bornes fontaines, points d’eau); (vii) la création et la gestion des marchés; (viii) la création et la gestion des cimetières; (ix) la gestion du foncier rural et communal; (x) le budget communal; (xi) l’accès aux services publics communaux (état civil, jeunesse et culture, etc.)
La phase 1 (PADEP I, 2012-2014) a été conduite dans le 5ème arrondissement communal de Niamey. Elle a permis l’implication des institutions étatiques pertinentes, la mobilisation et le renforcement des capacités des autorités communales, des services techniques municipaux et des organisations de la société civile locale, ainsi que la mise en place des Conseils Consultatifs de Développement (CCD) incluant les citoyens dans leur diversité au niveau de sept (7) quartiers et villages de Niamey V. Au terme de la phase pilote, un processus de capitalisation a été conduit, qui a permis l’élaboration et la validation d’un Guide Méthodologique pour la Mise en Œuvre de la Démocratie Communale Participative, en collaboration avec le Centre de Formation en Gestion des Collectivités Territoriales (CFGCT) de l’Ecole Nationale d’Administration (ENAM). Ce guide est un outil de référence pour orienter la reproduction de l’expérience dans les autres communes.
La deuxième phase du Programme (PADEP II, 2015-2017) s’est orientée vers la consolidation et l’extension des acquis de la phase pilote, à travers : (i) le renforcement de la légitimité des conseils consultatifs de développement des quartiers et villages, (ii) la poursuite du dialogue constructif entre les autorités communales et les citoyens pour plus de transparence et de redevabilité, (iii) la diffusion du Guide Méthodologique pour la Mise en Œuvre de la Démocratie Communale Participative dans les communes urbaines de Dosso et Tillabéri et un travail préparatoire de mise en œuvre de ce guide dans ces deux communes.
Au cours de la deuxième année de sa mise en œuvre, PADEP II a bénéficié d’une contribution du Fonds d’Appui aux Sociétés Civiles du Sud (FASCS), un nouvel instrument de l’Ambassade de France au Niger, dont la finalité est de promouvoir l’action et l’expression citoyenne de la société civile pour contribuer à la gouvernance démocratique. La contribution du FASCS, pour une période de 18 mois, a permis notamment de financer les actions de visibilité et de communication du PADEP 2 et d’augmenter les subventions accordées aux Conseils Consultatifs de Développement (CCD) pour la mise en œuvre de leurs microprojets visant l’amélioration des services publics au niveau local.
La troisième phase du programme (PADEP III, 2018-2020) s’oriente vers la mise à échelle effective de l’expérience dans les communes urbaines de Tillabéri et de Dosso. Dans cette perspective, PADEP 3 se propose d’accompagner un processus d’organisation, de structuration et de responsabilisation des citoyens, à travers l’appui à la mise en place des Conseils Consultatifs de Développement (CCD) dans les villages et quartiers des communes urbaines de Tillabéri et de Dosso, le renforcement de leurs capacités techniques et le soutien à la mise en œuvre de leurs propres initiatives de développement communautaire.
Pour renforcer la transparence et la redevabilité dans la gestion, le suivi et l’évaluation des politiques locales de développement, PADEP 3 appuie les autorités communales et les responsables des services techniques municipaux de Tillabéri et Dosso, pour la production et le partage des rapports annuels de mise en œuvre de leurs Plans de Développement Communaux (PDC), l’organisation des journées communales portes ouvertes, ainsi que des débats interactifs radiotélévisés avec les citoyens sur des préoccupations de gouvernance locales.
Dans une perspective de durabilité, PADEP 3 organisera des rencontres d’échange d’expériences et de partage des bonnes pratiques de gouvernance démocratique entre les acteurs des communes de Tillabéri et de Dosso, tout en facilitant leur remontée et leur prise en compte par les autorités au niveau national, à travers la redynamisation et l’appui au Réseau des Organisations de la Société Civile Nigérienne intervenant dans la Décentralisation (RESODEC).
Additionnellement et comme découlant des valeurs de justice sociale et d’égalité des citoyens qui sont au fondement de SOS-Civisme, une approche différenciée sera adoptée en direction des personnes généralement marginalisées du fait de leur origine sociale (castes, lignages et corps de métiers) en s’appuyant sur TIMIDRIA comme porte d’entrée.
PADEP 3 s’adresse à 844 bénéficiaires directs et 140.571 bénéficiaires indirects des communes urbaines de Dosso et de Tillabéri, incluant les membres des conseils consultatifs de développement des quartiers et villages, les conseillers municipaux, les maires, les chefs traditionnels, les organisations locales de la société civile, les services techniques municipaux et les services déconcentrés de l’Etat.